Williams : Glitnir doit encore 10 millions de livres

L'heure n'est plus à la fête et aux dépenses somptuaires en F1. Les sponsors sont devenus plus regardant sur les sommes qu'ils dépensent et veulent un retour sur image important. Du côté des équipes, le sponsoring est la principale source de revenus (avec les droits télés). C'est donc une composante essentielle de la vie de l'écurie puisque l'argent est ce qui permet de mener davantage de recherche pour trouver les dixièmes qui font la différence mais également attirer les meilleurs éléments.

Cette situation est tout particulièrement vraie pour les équipes indépendantes, dont Williams est un des symboles les plus glorieux. Mais sa préparation de la saison 2010 est perturbée par le fait que la banque islandaise Glitnir, qui a sombré en même temps que l'ensemble du secteur bancaire de la petite île de l'Atlantique Nord, n'a toujours pas réglé une facture de 10 millions de livres liées à du sponsoring.

De nombreuses parties prennantes

L'affaire en question est quelque peu complexe puisqu'elle fait intervenir de nombreux interlocuteurs. Tout commence, il y a deux ans quand Jón Ásgeir Jóhannesson, fondateur et PDG du groupe islandais de distributions de jouets Baudur, souhaite entrer au capital de l'écurie de Grove. Franck Williams refuse cette proposition mais un accord est trouvé pour que Baudur devienne un sponsor de l'écurie. La banque Glitnir s'engage alors à garantir le versement des sommes promises par Baudur dans le cadre de cet accord de sponsoring.

Les choses se compliquent en février de cette année quand Baudur fait faillite. Ses activités britanniques sont alors mis sous administration et les paiements sont assurés par Glitnir. Mais ce dernier est également embarqué dans le naufrage de tout le système bancaire islandais et est alors nationalisé. C'est alors que les versements à Williams ont tout simplement stoppé !

Mais les liens entre Baudur et Glitnir sont actuellement étudiés de près par les autorités. En effet, Jón Ásgeir Jóhannesson est également à la tête d'un fonds d'investissement qui contrôle... un tiers de Glitnir ! Le mélange des genres et les conflits d'intérêts latents ne sont pas loin puisque l'homme d'affaires contrôle la banque qui faisait des prêts à une autre de ses entreprises ! Il semblerait que des prêts sans intérêt aient ainsi été délivrés...

De nombreux départs d'acteurs bancaires

Ce litige n'est qu'un nouvelle étape dans les désaccords financiers entre une écurie de F1 et un établissement bancaire. Ainsi la même écurie Williams va voir partir un autre de ses sponsors bancaires à la fin de la saison 2010 puisque RBS, qui a également été nationalisé à cause de la crise financière, a annoncer qu'elle n'irait pas au-delà du contrat actuel. De même Renault a subi le départ prématuré d'ING, qui devait avoir lieu à la fin de la saison 2009 mais qui fut anticipé en raison du scandale du Crashgate 2008. Cela avait causé une baisse de la contribution de la banque néerlandaise de près de 10 millions de dollars. Renault n'a toujours pas annoncé de nouveau sponsor-titre pour la saison prochaine.

A l'inverse, la banque espagnole Santander a décidé d'investir massivement tant chez McLaren que chez Ferrari où elle va bénéficier de l'arrivée de l'Espagnol Fernando Alonso.